Zoe VANDERHAEGHE
Tu connais sûrement la tortue, l’éléphant ou le panda. Cela fait longtemps que l’on sait que ces espèces sauvages sont en danger de disparition. Mais est-ce que tu connais le kakapo ? Ce drôle d’oiseau, aussi appelé perroquet-hibou, est le plus gros perroquet du monde. Aujourd’hui il est menacé à cause de sa très forte odeur. En bref, il pue ! Mais les scientifiques ont développé un déodorant qui pourrait-il être LA solution-miracle pour sauver ce gros perroquet. Zoom sur les kakapos en danger.
Tout avait bien commencé pour les kakapos
Si ce drôle d’oiseau est le seul perroquet du monde qui ne vole pas, c’est pour une bonne raison. Le kakapo vit uniquement en Nouvelle-Zélande, où son nom veut dire « perroquet de la nuit » en Maori. À l’origine, il n’avait sur son île natale aucun prédateur. Et quand personne n’essaye de te manger et que tu trouves toi-même de quoi faire un festin sur le sol, pourquoi aurais-tu besoin de voler ?
Le kakapo était donc bien heureux en Nouvelle-Zélande jusqu’à ce que soient introduits sur l’île les chats, les rats et les hermines, qui se sont mis à les chasser. À cause de ces petits mammifères, l’espèce était au bord de l’extinction dans les années 90. Il ne restait qu’une cinquantaine d’oiseaux sur l’île. On estime que le nombre de kakapos vivants aujourd’hui en Nouvelle-Zélande se situe autour de 200 individus. C’est déjà mieux, mais toujours critique.
Le kakapo, un perroquet-hibou très chouette
L’expression « drôle d’oiseau » aurait pu être inventée pour le kakapo. D’abord, sa tête aplatie lui vaut un drôle de deuxième prénom : « perroquet-hibou ». Ensuite, il est le plus lourd de tous les perroquets et, comme nous l’avons vu, le seul incapable de voler. C’est un oiseau super amical, qui n’hésite pas à s’installer sur les genoux des humains qui l’observent.
Même son cri est particulier ! Pendant la période de reproduction, pour attirer les femelles, les mâles produisent des « BOUM » très graves. En parlant de reproduction d’ailleurs, le kakapo ne se reproduit que tous les deux ou trois ans, lorsque l’arbre « rimu » produit suffisamment de fruits pour pouvoir s’en nourrir. Il faut donc beaucoup de temps avant que les premiers oisillons ne repeuplent l’île !
Casse-toi, tu pues !
Les kakapos peuvent vivre jusqu’à 80 ou 100 ans quand tout va bien. Mais beaucoup d’éléments mettent les kakapos en danger et les empêchent d’atteindre ce grand âge. Ce qui les piège surtout, c’est leur odeur ! Comme tous les oiseaux, le kakapo est doté d’une glande uropygienne. Placé en bas de leurs dos, ce petit organe produit une sorte de cire, que les oiseaux utilisent ensuite pour garder leurs plumes en bonne santé.
Nos amis kakapos dégagent une odeur musquée, que certains décrivent comme une odeur d’étui à violon ou de renfermé. Ils sont donc facilement repérables par les prédateurs. De plus, leur principale stratégie de défense en cas d’attaque est de s’immobiliser complètement. Pas très efficace face à des animaux qui chassent grâce à leur odorat !
Glande Uropygienne
C’est une glande qu’on retrouve chez les oiseaux. Située au niveau du croupion, elle produit des corps gras et de la cire.
Comment sauver les kakapos en danger ?
Un déodorant pour oiseau
La stratégie des scientifiques est de masquer l’odeur du kakapo, en utilisant du déodorant. Par exemple, en parfumant son nid. Cependant, il faut s’assurer que cette odeur n’est pas nécessaire à la communication entre ces oiseaux. Car de nombreux oiseaux utilisent l’odeur de cette cire pour se reconnaitre entre eux.
De plus, les animaux ne sont pas capables de parler comme nous. Aussi, ils utilisent de nombreuses autres stratégies pour se comprendre. Et chez beaucoup d’entre eux, les odeurs permettent d’indiquer quand les animaux sont prêts à s’accoupler, à marquer leur territoire, décourager des prédateurs ou attirer des proies.
Le savais-tu ?
Le kiwi non plus ne sait pas voler
Une ile pour les kakapos
En attendant, d’autres techniques ont été utilisées pour les protéger : les kakapos avaient d’abord été transférés sur l’Île Résolution, qui n’était pas habitée par les humains, ni par leurs prédateurs. Cependant, les hermines ont réussi à rejoindre l’île à la nage ! Impossible de leur échapper à celles-là… Depuis, les kakapos sont sur des îles où ils sont surveillés de très près. Aucun prédateur n’est autorisé à pénétrer dans ces aires protégées.
Le déodorant sauvera-t-il les kakapos de l’extinction ?
Ce n’est pas si sûre ! Une nouvelle menace pèse sur les kakapo : un champignon. En 2019-2020 les kakapos ont dû être soignés intensivement contre une épidémie d’aspergillose : un champignon qui attaque le système respiratoire. Décidément, ils ne peuvent jamais être tranquilles ! Qui est-ce qui est le plus urgent : le déodorant anti-prédateur ou un stock de sirop pour la toux ?