Joris GOEMAES
Les ours polaires, aussi appelés ours blancs, ces gros nounours emblématiques des régions arctiques, font face à une menace existentielle : le réchauffement climatique. Les conséquences de ce phénomène fragilisent leur l’habitat, perturbent leur cycle de vie et compromettent leur survie à long terme. L’ours polaire est réfugié climatique ! Il est obligé de migrer lors de la fonte des glaces, à la recherche de nourriture pour survivre.
L’ours polaire, une espèce en danger
Savais-tu que l’ours polaire était le plus grand carnivore terrestre du monde ? Les mâles adultes pèsent en moyenne 410 kilos et mesurent plus de 3 mètres lorsqu’ils sont debout sur leurs pattes arrière ! Les ours polaires vivent dans les régions arctiques autour du pôle Nord. On en retrouve au Canada, en Russie, en Alaska, en Norvège et au Groenland. Leur apparence est parfaitement adaptée au grand froid. Leur fourrure blanche est mimétique, ce qui signifie qu’elle leur permet de se fondre dans leur environnement. Ils ont de larges pattes poilues et palmées qui leur permettent de ne pas s’enfoncer dans la neige. Leur peau est noire, ce qui absorbe et retient la chaleur. Ils sont capables de nager des dizaines, voire des centaines de kilomètres en mer, et leur odorat est très développé. Ils peuvent détecter une proie située à un kilomètre de distance !
Ce qu’ils préfèrent manger par-dessus tout, ce sont les phoques. Cette nourriture est leur principale source de graisse. Les ours polaires chassent les phoques par affût. C’est une technique qui consiste à se placer à côté d’un trou dans la glace et attendre qu’un phoque remonte par ce trou pour respirer. À ce moment-là, l’ours n’a plus qu’à capturer sa proie. Cependant, avec le réchauffement climatique, la surface de la banquise, son territoire de chasse, se réduit, et la période de chasse de l’ours polaire est raccourcie. On estime que la surface de la banquise diminue de 13.4 % par décennie.
L'ours polaire est réfugié climatique
Comme les températures augmentent en été, les ours polaires doivent faire un stock de graisse avant que la glace ne fonde. Alors, de mars à juin, ils mangent près de 40 kilos de nourriture par jour ! Cette quantité de nourriture leur permet d’accumuler parfois 26 centimètres de graisse sous leur peau.
Quand la banquise commence à fondre, l’ours polaire, réfugié climatique, doit migrer vers la terre ferme. Là, il ne peut plus chasser les phoques, son mets préféré. Il doit donc jeûner pour préserver son énergie, ou alors se contenter d’autres sources de nourriture en chassant par exemple des renards ou en mangeant des œufs d’oiseaux et des végétaux. Pendant cette période, qui s’allonge d’année en année, les ours polaires peuvent perdre entre 1 et 2 kilos par jour. Ils sont parfois tellement en manque de nourriture qu’ils doivent en trouver ailleurs, comme dans les déchetteries par exemple. En 2019, 52 ours polaires ont envahi une ville russe à la recherche de nourriture. Ce qu’ils ont trouvé : les poubelles !
Le savais-tu ?
En moyenne, un ours polaire a besoin de manger entre 50 et 60 phoques par an.
En automne, lorsque le froid revient et que la glace commence à se reformer, les ours polaires retournent sur la banquise, prêts à chasser des phoques à nouveau. Les femelles creusent une tanière et donnent naissance aux oursons en hiver. Les petits y restent pendant quelques mois et sont allaités par leur mère, qui ne se nourrit pas pendant cette période. C’est pour cette raison que les femelles ont besoin d’un apport important en graisse afin de pouvoir nourrir leurs petits durant l’hiver. Les femelles donnent naissance à de moins en moins d’oursons par portée. Habituellement, deux ou trois ours voient le jour tous les 3 ans, mais maintenant, les femelles ont rarement plus d’un ourson par portée. Aujourd’hui, il ne resterait plus qu’environ 22 000 ours polaires dans le monde.
Que fait-on pour les aider ?
Le savais-tu ?
Le 27 février est la journée internationale de l’ours polaire
Si notre planète continue de se réchauffer et qu’on n’agit pas pour aider les ours polaires, ceux-ci pourraient totalement disparaître d’ici 2100. L’espèce est considérée comme vulnérable depuis 2015. C’est pourquoi plusieurs organisations se consacrent à la protection de cette espèce. Une des organisations les plus importantes s’appelle Polar Bears International. Elle s’attaque aux problèmes qui menacent les ours polaires via des programmes de recherche, d’éducation et d’action. Elle étudie également l’animal et surveille les données relatives à leur activité. Cela a contribué à l’inscription de l’ours polaire sur la liste des espèces menacées.
D’autres organisations, comme le Fonds Mondial pour la Nature (WWF), s’engagent pour la création de zones protégées pour préserver l’ours blanc ainsi que son habitat. Le WWF agit aussi pour réduire les émissions de gaz à effet de serre qui contribuent au réchauffement climatique et mettent en danger la survie des ours polaires et des autres espèces vulnérables.