Durant la Seconde Guerre mondiale, nous manquions de tout, et donc de savon. La population belge, rationnée, s’est débrouillée pour en fabriquer avec ses propres moyens.
Rationnement du savon pendant la Seconde Guerre mondiale
Durant notre premier confinement, nous manquions de masques et de gel hydroalcoolique pour nous désinfecter les mains. Durant la seconde mondiale, c’était un peu la même chose, sauf que la population manquait cette fois de nourriture, de cuir pour les chaussures, de charbons pour se chauffer ou de savon pour se laver. À l’automne 1939, le savon devient introuvable dans les commerces.
Réquisitionner
Quand l’armée prend possession et rassemble des objets ou de la nourriture.
Coupons de rationnement
Tickets à échanger contre de la nourriture, du charbon ou des produits d’hygiène pendant a guerre.
En effet, les Allemands qui occupaient nos régions avaient réquisitionné toutes les richesses et ressources de nos concitoyens. De plus, en raison de la guerre, les échanges commerciaux avec les pays étrangers et les colonies étaient ralentis. Pour se nourrir et s’équiper, il fallait obtenir des coupons de rationnement. De petits tickets qui indiquaient combien de gramme de beurre ou de litre de lait nous pouvions obtenir. En Belgique, la population avait droit à 20 g de savon par personne. Ce n’était pas grand-chose.
La population s’organise pour se nourrir et fabriquer le savon qui lui manque
Durant cette guerre, les gens étaient affamés. Les magasins étaient vides et de longues files d’attente s’étiraient sur le trottoir pour obtenir du pain. Mais les gens réfléchissent et trouvent des idées pour compenser le manque. Les jardins publics deviennent des potagers, des gens élèvent des lapins sur leur bacon ou dans leur cave, on récupère tout ce qui est possible pour les transformer en autre chose d’utile.
Les gens pratiquent le troc ou développent le marché noir. Un marché qui vend des choses « interdites » par les Allemands. C’est ainsi que les ingrédients nécessaires à la fabrication du savon pourront se vendre ou s’échanger… sous le manteau.
Comment fabriquer du savon en temps de guerre ?
Les habitants étaient confinés comme nous aujourd’hui. Soumis au couvre-feu, ils bravaient les interdits pour fabriquer les objets manquants comme le savon. Le savon est très important, car il est à la base de l’hygiène. Or, la gale, une maladie de la peau, circulait beaucoup l’époque. La population s’est donc adaptée pour en fabriquer et revendre le surplus au marché noir. Pour fabriquer du savon, il fallait : de la graisse, de la soude caustique, de la résine, de l’alun, du talc et quelques huiles parfumées.
En Belgique, les femmes allaient recueillir de la résine de sapin dans les forêts. La graisse employée était celle de la vache, car la graisse du cochon était conservée pour l’alimentation. La soude caustique est aussi produite en Belgique grâce à l’entreprise Solvay de Couillet.
Cachées dans les cuisines ou les caves, les femmes fabriquent les savons moulés dans les moules à biscuits. Les savons en trop sont revendus au marché noir pour augmenter les revenus du ménage.
Notre confinement nécessaire est bien moins sévère que celui en temps de guerre.