Florence Nightingale, la femme à la lampe

Florence Nightingale est une infirmière et mathématicienne anglaise. Son engagement a permis de sauver de nombreuses vies et de révolutionner la médecine, en développant les statistiques.

Par Elsa Pécot

Florence Nightingale

Quand je serai grande, je serai infirmière !

Florence Nightingale naît en 1820 dans une famille anglaise fortunée et engagée en politique. Sa mère, comme beaucoup de femmes de bonnes famille, va souvent aider les personnes pauvres des villages alentour. Florence et sa sœur Parthenope l’accompagnent. Tandis que pour sa mère, ses visites sont surtout l’occasion de se faire bien voir en société, Florence a à cœur la santé et le bonheur des gens qu’elle rencontre. Cette expérience deviendra le fil rouge de sa vie.

Avec l'arrivée de la grippe, Florence Nightingale décide de devenir infirmière

À la maison, c’est son père qui lui fait l’école. Entre les cours de grec, de latin, de mathématique, d’histoire et de philosophie, Florence apprend aussi à parler couramment le français, l’allemand et l’italien !

Quand elle a 16 ans, une épidémie de grippe touche les environs de la maison de ses parents. La jeune femme décide d’aller aider les malades. Après avoir vu la dure réalité des personnes souffrantes, elle choisit de consacrer sa vie à améliorer leurs conditions de vie. Florence souhaite suivre cette voie en devenant infirmière. Mais ces parents s’y opposent. Dans une famille bourgeoise, une femme doit être épouse et mère. Le fait de travailler et de gagner de l’argent est réservé aux hommes. Mais Florence ne se laisse pas démotiver et malgré l’opposition de ses parents, elle veut devenir infirmière et fonder un hôpital. Ses études à l’hôpital de Kaiserwerth sont un véritable tournant dans sa vie, enfin elle fait ce qui lui plaît !

« La dame à la lampe »

De 1853 à 1856, le Royaume-Uni entre en guerre contre la Russie pendant la guerre de Crimée. Florence est envoyée près du front pour soigner les soldats britanniques. Elle met alors en pratique tout ce qu’elle a appris à l’école. Mais quelque chose ne tourne pas rond : il y a plus de morts causés par la maladie que par la guerre elle-même ! Florence souhaite prendre les choses en main, améliorer les soins des soldats blessés et les conditions d’hygiène. C’est une victoire, le nombre de morts baisse de façon incroyable !

Le soir, une ombre se balade dans les couloirs de l’hôpital. Armée d’une lampe à pétrole, elle veille sur les malades. Cette ombre ce n’est autre que Florence, que l’on surnomme « La dame à la lampe », tellement son dévouement pour ses patients est immense. Plutôt que de dormir dans son lit, elle préfère aller rassurer les malades et voir s’ils n’ont besoin de rien.

Les statistiques, c’est fantastique !

Après la guerre, Florence propose à Lord Panmure, le ministre de la Guerre, de réaliser des statistiques sur le nombre de morts de l’armée en temps de guerre et en temps de paix afin d’améliorer le système de santé britannique.

C’EST QUOI LA STATISTIQUE ?

La statistique est une catégorie des mathématiques qui permet d’analyser des phénomènes courants avec des chiffres pour répondre à des questions telles que « Qu’elle est la vitesse de course d’une femelle guépard ».

Pour le savoir, on construit un tableau et pour femelle guépard, on inscrit la vitesse de course mesurée. À la fin de l’expérience, on obtient un tableau rempli de valeurs de vitesse (appelées données) où l’on peut lire la vitesse moyenne des femelles guépard

Florence a utilisé les statistiques mathématiques en inscrivant dans son tableau le nombre de morts parmi les soldats anglais pour chaque mois de l’année et les raisons pour lesquelles ils étaient morts. Elle est la première à le faire et se fait aider par un mathématicien belge, Adolphe Quételet, pour affiner son travail. À la fin, elle a réalisé un dessin pour expliquer son tableau, ce dessin s’appelle un diagramme circulaire, ou camembert.

Grâce à son travail, on comprend que certaines morts peuvent être évitées, notamment celles causées par les maladies. Grâce à ce système, le système de santé britannique est amélioré et beaucoup de personnes évitent ainsi de mourir. Beaucoup de médecins trouvent sa méthode statistique géniale et choisissent eux aussi de l’utiliser. Florence crée une école d’infirmière et de sages-femmes pour leur garantir une bonne formation. Cette école existe toujours aujourd’hui à la Saint-Thomas Hospital. De plus, elle rédige un petit livre sur les premiers soins infirmiers afin de diffuser au plus grand nombre ces conseils révolutionnaires en médecine.

Allez, les filles !

À l’époque de Florence, les femmes sont dépendantes de leur mari. On ne les autorise pas à travailler, à gagner leur propre argent ou à prendre des décisions personnelles pour leur vie. Florence, elle, a décidé de choisir sa vie, de faire un métier qui lui plaît et de ne pas se marier. Et mieux encore, en créant cette école d’infirmières, elle permet à des femmes d’exercer un métier en étant payées. C’est une grande force de caractère et d’altruisme. Elle écrit un livre, Cassandre, pour inciter les femmes à prendre leur indépendance.

En reconnaissance de son travail et de son dévouement envers les malades et la société, elle recevra l’Ordre du mérite, la plus haute distinction britannique.

En 1857, Florence commence à avoir de la fièvre. Elle passe beaucoup de temps dans son lit pour se reposer. Bientôt, elle ne peut plus du tout sortir de sa chambre et elle meurt en 1910. Son combat pour améliorer la médecine te permet aujourd’hui d’être bien soigné à l’hôpital, c’est une grande chance !

Florence Nightingale

12 mai 1820

13 août 1910